Deux modèles

Par Lionel Aubert, 25 juillet, 2020

Quelle est la source d'inspiration pour réaliser un tel projet ? Autrement dit : « Quels sont les modèles de ce projet ? »

Mes deux sources sont :

  • Wikipédia : permettre à des personnes « ordinaires » de réaliser des articles (ou des sondages pour le projet) que l'on croyait réservés à des spécialistes ;
  • Le Pair-à-pair, P2P, pour une infrastructure libre et décentralisée.

 

Un premier modèle : réussir le « difficilement croyable »

Mon modèle (Lionel Aubert, rédacteur de cet article et laceur de Sondyn) est celui de Wikipédia et de son fondateur Jimmy Wales.

Avant Wikipédia, les sujets encyclopédiques, et surtout leur écriture, étaient réservés, façon de parler, « aux savants ». Les grandes encyclopédies de l'époque étaient Britannica, Encyclopædia Universalis, des éditions phares comme Larousse, etc. ou plus abordable en France, le Quid.

Qui aurait pensé, dans les années 2000, que Wikipédia disposerait en quelques années d'un contenu qui dépasserait toutes ces encyclopédies ? Quasiment personne. Et pourtant ça a été fait.

Wikipédia, et ce fonctionnement libre et gratuit qui permet à chacun d'apporter sa pierre à l'édifice, est mon modèle. J'entends copier cette énorme avancée et la reproduire dans le secteur des sondages d'opinion. (Il s'agit de copier cette volonté, cette certitude d'avancer en faveur des gens ; quant aux techniques employées, elles sont évidemment d'un autre registre.)

Dépasser rapidement ces instituts (qui, de plus, contrairement aux encyclopédies, sont payés et, dans un sens, manipulés par ceux qui ont de l'argent au détriment des citoyens ordinaires que nous sommes).

 

Un second modèle : la décentralisation

Le second modèle est celui de toutes les instances décentralisées qui peuvent voir le jour en opposition à des systèmes centralisés genre les géants du Web. Toute centralisation excessive est dangereuse. L'appartenance de sociétés qui œuvrent dans des secteurs stratégiques comme les élections à des groupes financiers est d'une part aussi dangereuse mais également problématique.

Il n'y a pas 50 solutions pour supprimer ce risque : contre la centralisation, il y a la décentralisation. Il n'y a pas plus simple comme solution. Le modèle d'échanges entre pairs, c'est-à-dire de « pair à pair » (le peer to peer pour les anglophiles, P2P) correspond à ce qui sera mis en place.

 

Un mot sur d'autres projets libres

Je suis partisan de la dé-googlisation d'Internet : utilisation de moteurs de recherche alternatifs (DuckDuckGo, Qwant…), utilisation pour l'instant timide de Diaspora*, Mastodon et PeerTube. Intérêt pour Mobilizon, etc. Mais pour l'instant, ce qui m'intéresse le plus, et auquel je crois le plus, est la mise en place de réseaux de sondages libres : dépasser ces grands instituts.

 

Précisions diverses

L'article ci-dessus est un résumé avec certaines approximations. Pour les puristes, je complète. Wikipédia n'est pas née parce qu'il n'y avait personne capable d'écrire des encyclopédies, mais parce que le nombre de ces rédacteurs était insuffisant (projet Nupédia). Alors est née Wikipédia, encyclopédie ouverte à tous les contributeurs volontaires, qu'ils aient ou non un domaine d'expertise. Larry Sanger est également cofondateur de Wikipédia avec Jimmy Wales. Larry Sanger, dans un programme dérivé qu'il a créé, Citizendium, demandait aux contributeurs de publier leurs diplômes : il fallait encore montrer « patte blanche » et tout le monde n'était pas susceptible de publier sur une encyclopédie. Toutefois, le côté encore plus ouvert de Wikipédia  a gardé l'avantage.